Manifestation du samedi 28 novembre 2020 à Paris pour demander le retrait du projet de loi sur la sécurité globale.
Avec plusieurs camarades, nous nous retrouvons devant la gare Ecouen – Ezanville pour un départ collectif. Suite à des travaux sur la Ligne H, nous prenons le train à Sarcelles-St-Brice.
Arrivés gare du Nord, nous décidons de descendre à pied jusqu’à la Place de la République.
Nous traversons l’immense foule occupant la totalité de la place et nous nous engageons dans le boulevard du Temple direction Bastille.
Les calicots, les pancartes, les slogans fusent de partout, les voix s’élèvent tout au long du parcours. Beaucoup de jeunes participent à cette marche pacifique. Les manifestants avancent tranquillement mais déterminés. Nous voulons tous que ce projet de loi soit retiré.
Que disent les articles de cette loi qui portent atteinte aux libertés publiques ?
L’article 20 prévoit d’élargir le recours aux images de vidéosurveillance.
L’article 21 étend l’usage de la caméra individuelle dont dispose chaque agent et autorise les policiers ou gendarmes à un accès direct aux enregistrements.
L’article 22 développe la vidéosurveillance aérienne par drone durant les opérations de maintien de l’ordre.
L’article 24 permettra « sans préjudice du droit d’informer, de pénaliser d’un an de prison et 45 000 € d’amende la diffusion du visage ou tout autre élément d’identification d’un policier ou d’un gendarme lorsque celle-ci a pour but de porter atteinte à son intégrité physique ou psychique ». Derrière ce texte, il y a la volonté d’empêcher le citoyen de filmer les forces de police en action pour se protéger d’abus policiers, ainsi que celle de nuire au travail des journalistes qui revendiquent comme nous tous : la liberté de la presse.
Face au mécontentement qui gronde et à ces puissantes manifestations, face aux oppositions des journalistes, le Pouvoir recule et par le biais du Sénat, une réécriture des textes en janvier se prépare. Le gouvernement veut désolidariser les journalistes du collectif qui exige le retrait de ce projet de loi.
Nota : Le Préfet de Police Didier Lallement voulait interdire cette marche entre République et Nation et n’autoriser qu’un rassemblement statique à République prétextant que la covid-19 risquerait de contaminer les manifestants !!! Sous la pression des associations et syndicats, il a cédé et la marche a pu se dérouler avec succès.
Les heurs de fin de cortège sont provoqués par des blacks blocs, minorités de casseurs connus des forces policières. Tous les ministres de l’Intérieur qui se sont succédé ont été et sont incapables de régler ces débordements inadmissibles. C’est tout simplement que ces ministres ne veulent pas supprimer ces violences afin de décrédibiliser les mouvements sociaux et justifier ainsi la mise en œuvre de nouvelles lois sécuritaires.
N’oublions jamais qu’une des missions du Gouvernement est de nous protéger par des agents formés et qualifiés, en nombre suffisant que nous appelons « Gardiens de la Paix ».
Bernard Vignes de la section PCF Ecouen, Domont, Ezanville